Lettre 10 – À ma colère, feu sacré du Pitta

anger, angry, bad, burn, dangerous, emotion, evil, face, female, fire, girl, hand, hot, mad, people, portrait, rage, red, woman, young, anger, anger, anger, anger, angry, angry, angry, angry, angry
scream, shout, woman, fear, anger, shouting, yelling, stress, screaming, loud, mad, noisy, furious, mouth, teeth, open, scream, scream, anger, anger, shouting, yelling, stress, screaming, mouth, mouth, mouth, mouth, mouth, teeth, teeth

Ce matin, je t’ai sentie avant même d’ouvrir les yeux.
Tu étais là, tapie sous les couvertures, prête à m’enlacer dès le réveil.
La lourdeur du lit, l’esprit agité, l’envie de dire « encore une minute »…
Et pourtant, j’ai levé le voile.
Un pas, puis un autre.
Et le soleil, dans toute sa splendeur, est venu me saluer.
Comme un soin.
Comme un Rasāyana, un nectar de lumière pour mon système épuisé.

On dit en Ayurveda que le lever du soleil est un remède.
Je le crois.
Il réchauffe sans brûler.
Il éclaire sans juger.

Puis, j’ai déroulé mon tapis dans mon studio, mon sanctuaire.
Mon corps réclamait du mouvement, mais mon mental galopait.
Les pensées, comme des chevaux Vata en pleine course, m’éloignaient du souffle.
Et toi, colère, tu es montée à la gorge.
Forte. Brûlante. Typique de mon Pitta qui déborde.

Je te connais maintenant.
Je sais d’où tu viens.
Tu apparais quand l’ordre est bousculé, quand je n’ose pas dire non,
quand je retiens mes vérités par peur de blesser,
et que, paradoxalement, tu sors en blessant.

Longtemps, je t’ai cachée, comme on cache une imperfection.
Je t’ai contenue dans mes silences,
jusqu’à ce que tu jaillisses à travers mes mots, mes gestes, mes regards.
J’ai même blessé ceux que j’aimais.
Et quand tu partais, tu laissais derrière toi la honte, comme un dépôt acide dans mon cœur.

Mais je t’ai étudiée, comme on étudie un Dosha.
Et j’ai compris :
Tu es l’expression déséquilibrée de mon feu intérieur.
Tu n’es pas mauvaise. Tu es puissante.
Tu as besoin de direction, pas de suppression.

Alors j’ai changé.
Ma nourriture est devenue plus fraîche, plus douce, plus végétale.
J’ai appris à respirer avant de répondre.
À dire « non » sans trembler.
À marcher pieds nus dans l’herbe pour te faire redescendre.

J’ai compris que le feu n’a pas besoin d’être éteint.
Il a besoin d’être honoré, canalisé, dirigé vers la transformation.

Aujourd’hui, quand tu reviens,
je ne te combats plus.
Je t’offre de l’espace.
Je t’emmène dehors.
Je te laisse t’exprimer — sans blesser.
Tu n’as plus besoin de te déguiser en crise,
parce que je t’écoute en amont.

Tu n’es plus mon ennemie.
Tu es mon Agni, mon feu digestif intérieur.
Quand tu es en paix, tu me donnes clarté, force et discernement.
Quand tu es en excès, tu me brûles de l’intérieur.

Alors aujourd’hui, je t’honore,
non pas en te glorifiant,
mais en t’apprivoisant.

Car tu es une énergie de vie,
et je choisis de marcher à tes côtés,
en paix.

Inna

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Scroll to Top