
Ce matin, je t’ai senti brûler doucement.
Après ma séance de yoga et de respiration,
j’ai préparé de petits pancakes aux pommes,
avec de la farine de coco et des amandes,
parsemés de mûres et de fraises du jardin.
Ma nièce et moi nous sommes régalées.
Et j’ai su que c’était à toi que je devais écrire aujourd’hui.
Suis-je créative ? Oui, je crois.
Mais je t’ai souvent laissé faiblir,
toi qui demandes patience et persévérance.
Je commence mille choses et j’en abandonne autant,
car je veux toujours que tout aille vite,
plus vite,
comme si la beauté avait peur de prendre son temps.
Alors mes projets créatifs se perdent parfois
dans un brouillard de doutes et de vent,
avant même de naître.
Pourtant, tu as toujours été là,
comme une étincelle dans mon esprit.
Chaque matin, tu me donnes des idées,
mais, à la lumière du jour,
cette voix froide me murmure :
« Ce n’est rien. Ce n’est pas assez. Tu ne réussiras pas. »
Alors je te range dans un coin,
en espérant qu’un jour tu reviendras plus fort.
Aujourd’hui, je veux te regarder en face.
Je veux t’aimer, te nourrir,
même si tu vacilles encore.
Je veux oser créer,
même si tout n’est pas parfait,
même si mes plats improvisés n’ont pas d’histoire,
même si mes mots sont parfois hésitants.
Dans ma cuisine, tu es roi.
Je n’ai pas besoin de recettes,
mes yeux sont mes balances,
et mes mains mes guides.
Je crée, je transforme, j’invente,
et souvent je ne goûte pas,
mais je sais quand les saveurs dansent entre elles.
Pourtant, je doute encore quand on me dit « c’est bon »,
comme si toi, mon feu créatif,
n’étais jamais assez.
Mais aujourd’hui, je veux changer cela.
Je veux apprendre la patience,
te donner le temps de mûrir,
te laisser grandir comme une flamme qu’on protège du vent.
Même si je me trompe,
même si je rate,
je veux dire : « J’ai essayé. »
Car c’est là que tu es le plus beau,
dans le geste sincère,
dans la création imparfaite mais vivante.
Je n’ai plus le café pour stimuler mes idées,
et parfois la clarté me manque,
mais je sais qu’avec toi,
la vraie lumière viendra,
celle qui n’a pas besoin de brûler trop fort,
juste assez pour me rappeler
que je suis faite pour créer.
Inna



