
À toi,
à cette énergie en moi,
mystérieuse, brûlante,
si souvent déformée, trop rarement honorée.
Pendant longtemps, je ne t’ai pas comprise.
Je t’ai confondue avec des regards avides,
avec le frisson d’un manque,
avec la peur d’être seule.
Je t’ai confondue avec la luxure,
avec la fuite,
avec ce besoin désespéré d’exister dans les yeux d’un autre.
Je t’ai donnée trop vite,
sans me donner à moi-même.
Je t’ai laissée être prise,
sans que personne ne me voie vraiment.
Et chaque fois que je croyais toucher l’amour,
je ne tenais que du vent.
Chaque fois que je croyais rencontrer quelqu’un,
je m’éloignais un peu plus de moi.
Personne ne m’avait appris que tu étais sacrée.
Personne ne m’avait dit que tu étais une flamme à veiller,
pas un feu à consommer.
Alors j’ai cru qu’il fallait plaire, séduire, céder.
J’ai cru que donner mon corps, c’était être aimée.
Et à force de chercher l’amour dans les bras de ceux qui ne me regardaient pas,
je me suis perdue.
J’ai vécu des silences trop lourds,
des nuits sans tendresse,
des gestes mécaniques qui m’ont volé des morceaux de moi.
Et je ne savais pas comment revenir.
Mais aujourd’hui, je t’écris.
Pas pour oublier,
pas pour effacer,
mais pour honorer ce que j’ai appris à travers toutes mes errances.
Tu n’es pas un piège.
Tu n’es pas une honte.
Tu n’es pas une faiblesse.
Tu es une source vivante,
un temple vibrant,
une lumière sous la peau.
Tu es la danse de la vie dans la chair.
Tu es l’étreinte des âmes avant celle des corps.
Tu es une voie de guérison, de plaisir, de prière.
Et un jour,
je t’ai retrouvée.
Pas dans la passion soudaine,
pas dans le désir pressé.
Mais dans un regard vrai,
dans un amour digne,
dans les bras d’un homme qui m’a vue, toute entière,
et qui ne s’est pas enfui.
Avec lui,
tout a changé.
Avec lui, ma sexualité est devenue danse.
Pleine d’amour.
Pleine de respect.
Pleine d’honneur.
Ce n’était plus une fuite,
c’était un retour.
Un retour à moi-même à travers un autre.
Ce que je croyais perdu,
je l’ai retrouvé dans la confiance,
dans l’engagement,
dans la tendresse lente.
Et depuis ce jour,
je sais que je suis aimée et libre à la fois.
Alors je t’écris aujourd’hui,
avec gratitude.
Tu n’es pas un objet.
Tu es un pouvoir.
Tu n’es pas à donner.
Tu es à célébrer.
Tu n’es pas un appel au dehors.
Tu es un chemin vers l’intérieur.
Et je ne te laisserai plus jamais être prise par la peur.
Tu es mienne.
Tu es moi.
Et ensemble,
nous sommes vivantes.
— À ma sexualité,
à mon feu,
à mon époux,
à cette renaissance sacrée.
Avec amour.
Avec larmes.
Avec vérité.
-Moi
Inna



