Ce que c’est que de vivre sur une petite île…
L’été est en pleine saison.
Tout déborde. Les plages, les sentiers, les visages.
Même la messagerie vocale ne fonctionne plus depuis plusieurs jours… comme si elle aussi était fatiguée de répondre.
Il y a du mouvement partout.
Des enfants qui rient, des touristes qui cherchent leur chemin, des bateaux qui passent, et le vent qui, lui, ne s’arrête jamais.
Et moi, au milieu de cette agitation, je reviens à mon journal.
Il m’avait manqué.
Écrire, c’est comme respirer un peu mieux.
C’est retrouver mes mots, mes silences, mes ombres aussi.
C’est me retrouver, dans ce chaos parfois trop plein.
Je me rends compte à quel point je me perds facilement dans ce que les autres attendent.
Je me laisse souvent emporter par le rythme, par l’énergie extérieure… et j’oublie de revenir à moi.
J’oublie d’écouter ce qui bouge à l’intérieur.
Mais aujourd’hui, je sens quelque chose revenir.
Un élan. Une voix.
Une envie de dire ce que je ressens, sans filtre, sans peur.
Pas pour faire joli. Pas pour plaire.
Juste pour être vraie.
Je retrouve mes expressions.
Celles que j’avais perdues dans les compromis, dans les silences polis, dans les “ce n’est pas le moment”, dans les “ce n’est pas si grave”.
Et je veux les accueillir à nouveau.
Même si elles tremblent un peu.
Même si elles dérangent.
Car au fond, écrire, c’est me tenir la main.
C’est me rappeler que je suis vivante.
Et que chaque mot est une petite lumière posée sur le chemin.
Inna
