
Solitude… ton nom effraie tant de cœurs.
On te croit froide, vide, punissante.
Longtemps, j’ai pensé comme eux.
Alors j’ai cherché refuge dans le bruit,
dans les rires forcés,
dans les foules qui étourdissent.
Je disais oui à tout, par peur de dire non.
Et pourtant, au milieu de ce vacarme,
je me sentais absente à moi-même.
Sans le savoir, je te cherchais.
Et chaque fois que je t’ai trouvée,
ce fut comme respirer à nouveau.
Seule, perchée dans un arbre,
ou assise sur un toit,
je pouvais rêver sans frontières,
la peau caressée par le vent,
le ciel pour unique témoin.
Un jour, j’ai osé :
« Non, je préfère le faire seule. »
Ce fut comme franchir un seuil invisible.
Pour la première fois, je t’ai reconnue,
et j’ai compris que tu m’avais manqué.
Avec toi, je réfléchis.
J’observe.
J’apprends à écouter le silence
jusqu’à sentir qu’il me parle,
comme un murmure ancien
que l’on n’entend qu’en se tenant immobile.
Ce n’est pas que je n’aime pas les autres.
J’aime rire, bavarder, raconter.
Mais toi… tu m’offres la profondeur.
Tu es le bol vide qui attend l’eau claire,
l’espace ouvert où la vérité s’assoit.
Parfois, je t’évite encore,
comme on évite un miroir trop net.
Mais toujours, je reviens à toi.
Et tu m’accueilles,
paisible, patiente, immobile,
comme une vieille amie
qui connaît tous mes silences.
-Moi
Inna



