
Toi, Silence, maître invisible et pourtant toujours présent.
Si l’on me demandait de te décrire, je resterais sans voix.
Car comment décrire ce qui ne peut être nommé ?
On dit que tu es le calme absolu, mais qu’est-ce que le calme absolu ?
Quand je ferme les yeux, je tends l’oreille vers toi…
et partout des bruits surgissent :
les pas des passants, le craquement du bois, le chant des insectes.
Même dans un lieu parfaitement isolé,
il reste le tumulte de mon propre corps :
les battements du cœur, le souffle,
et les pensées bavardes qui ne cessent de courir.
Alors je demande : es-tu seulement possible pour un être ordinaire comme moi ?
Ou n’appartiens-tu qu’aux grands méditants,
ceux qui ont apprivoisé leur esprit jusqu’à n’entendre plus rien,
jusqu’à être à la fois totalement présents et totalement absents ?
On dit que le Nirvâna est ton autre nom.
Peut-être est-ce seulement à l’heure de la mort
que je pourrai goûter ton essence,
toi dont parlent les sages avec tant de douceur et de respect.
Pourtant, je t’appelle déjà.
Je m’assois, je ferme les yeux,
et même si les émotions grondent, même si mes pensées s’agitent,
il y a parfois une brèche,
un instant suspendu où je t’aperçois.
Un éclair fragile, mais vrai.
Je ne sais pas si je te rencontrerai pleinement dans cette vie.
Mais je rêve de le faire,
pour pouvoir dire à mes élèves :
« J’ai goûté au Silence absolu.
Et même au cœur de la tempête, il demeure intact, immuable. »
Alors, que ce soit dans cette vie ou à l’heure du dernier souffle,
je viendrai à ta rencontre.
Et je sais, Silence,
que toi, tu es déjà là,
patient, éternel,
attendant que je me souvienne de toi.
-Moi
Inna



