
Aujourd’hui, j’aurais dû être sur le bateau.
Aux côtés de mon mari, accueillant ma famille à Vancouver, goûtant la joie des retrouvailles. Mais le visa s’attarde, les portes restent closes, et ce rêve s’est effondré dans mes mains comme du sable qu’on ne retient pas.
Le billet n’est pas remboursable, le voyage s’éloigne, et mes économies ne suffisent pas pour rattraper le fil qui se casse. Alors ce matin, j’ai pleuré. Longtemps. J’ai senti la fatigue de cette impasse qui dure depuis une éternité. Puis la colère a frappé, la déception s’est installée, la frustration a noyé mon souffle.
Alors, j’ai fermé les yeux. J’ai cherché refuge dans le yoga, dans la méditation. J’ai tenté de me tourner vers toi, mon âme-guide, cette présence silencieuse qui toujours murmure à l’intérieur de moi.
Mais aujourd’hui, je n’ai rien entendu. Rien senti. Rien compris. Juste le vide.
Et pourtant… je sais que tu es là.
Alors je t’interroge : comment t’écouter vraiment ? Comment distinguer ta voix douce du tumulte de mes désirs, de mes peurs, de mes illusions ? Dois-je abandonner quand la vie ferme une porte, ou persévérer encore et encore ?
Je ne sais pas. Mais une chose, je la sens au plus profond : tu veux mon bonheur. Tu veux que nous dansions encore, que nous riions, que nous savourions la vie avec gourmandise, comme deux enfants émerveillés. Tu veux que je tisse ma route avec simplicité, mais aussi avec éclat.
Ton langage, je le reconnais enfin : c’est l’amour.
Aimer sans réserve. Aimer la vie, les êtres, la nature. Aimer jusqu’à remplir chaque instant de lumière et de gratitude.
Alors, ce soir, je n’attendrai pas une réponse immédiate. J’éteins mon portable, je tends l’oreille à l’invisible. Car je sais qu’au matin, toi, mon âme, tu me conduiras. Tu poseras en moi une décision juste. Une solution. Une ouverture que je ne peux pas encore voir.
Il suffit d’écouter.
Toujours.
-Moi
Inna



