Lettre #45 – À la vérité que je fuis

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La vérité… mais qu’est-ce que c’est vraiment ? Chaque être a la sienne, chacun perçoit le monde à travers ses filtres, son histoire, ses blessures. Longtemps j’ai cru que la vérité était une sorte de règle universelle, alors qu’en réalité, elle dépend toujours d’où l’on vient.

Moi, je n’ai pas eu de relation paisible avec elle. Je suis née sous un régime qui nous imposait une vérité officielle. Puis tout s’est effondré : ce en quoi nous croyions s’est révélé n’être qu’un mensonge. Alors ma croissance a été bercée par la confusion, la méfiance et la fuite.

Mais aujourd’hui, ce n’est pas de cette vérité-là que je veux parler. Celle que je fuis, ce n’est pas la vérité politique ni sociale. Celle que j’évite, c’est la plus intime : ma propre vérité. Celle qui me demande de me regarder en face, sans histoires, sans imagination, sans rôles à endosser.

Cette vérité-là, je la cache très profond. C’est le vrai moi, avec mes défauts et mes qualités, avec ma fragilité et ma lumière.

Quand j’étais enfant, j’étais spontanée, légère, joyeuse. Je riais sans raison, j’aimais sans retenue. Puis, en grandissant, j’ai commencé à jouer un rôle. Mais qui était ce personnage ? Peut-être une femme « forte », « cool », une iron lady que je croyais devoir devenir. Une femme qui suit des standards imposés : mince, grande, belle, riche, ou au moins avec un caractère dur. Alors j’ai couru après cette image et j’ai enfoui encore plus profondément ma véritable nature.

Je n’ai pas voulu voir en moi l’âme sensible qui pleure devant un film, celle qui fait des blagues un peu idiotes, qui rit à gorge déployée, qui tombe amoureuse et s’émerveille de peu. Celle qui nage dans le bonheur simplement parce qu’elle existe.

C’est de cette vérité que je parle : la vérité de ma nature fragile, simple, spontanée.

Et je me demande : depuis quand ai-je décidé qu’il fallait être meilleure que les autres, plus cultivée, plus forte, plus réussie ? Pourquoi fuyons-nous tellement notre essence ?

Aujourd’hui, je veux cesser cette fuite. Car ma force n’est pas d’être froide ou parfaite. Ma force est d’être cette fille simple et lumineuse, celle qui rit sans raison, celle qui regarde chaque être vivant avec des yeux qui brillent, juste parce qu’elle est en vie.

Voilà la vérité que je fuyais. Et voilà celle que je choisis désormais d’embrasser

-Moi

Inna .

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