
Bonjour, toi.
Toi, la petite fille que je porte toujours quelque part en moi.
Je t’entends ce matin.
Je sens ton souffle dans l’air frais,
dans la lumière timide du jour qui se lève,
dans le silence encore intact que rien n’a encore troublé.
Il y a quelque chose dans ces matins-là…
Quelque chose de pur, de neuf.
Comme un monde qui recommence à zéro.
Et moi, je me sens vivante, entière.
J’ai fait du yoga sur le sable.
Puis j’ai nagé, comme tu aimais tant le faire — sans but, sans chrono, sans performance.
Juste pour le plaisir de sentir l’eau m’enlacer,
de redevenir aussi libre que toi l’étais.
Et j’ai pensé à toi.
Je me suis rappelé comme tu riais,
comme tu inventais des mondes rien qu’en fermant les yeux.
Tu dansais avec le vent, tu parlais aux nuages,
tu rêvais d’océans, de langues étrangères, d’histoires d’amour et de grandeur.
Et moi, je t’ai souvent laissée de côté.
Je t’ai mise dans un coin.
Parce qu’il y avait “mieux à faire”, des choses sérieuses, des responsabilités.
Parce que j’avais peur que ta légèreté me rende fragile.
Je suis désolée.
Pardon pour ces années où je t’ai regardée sans vraiment te voir.
Pour tous ces moments simples que je t’ai volés —
juste parce que je pensais trop, doutais trop, courais trop.
Tu sais, on n’a pas tout raté.
On a voyagé, on a aimé, on a appris à parler à plusieurs cœurs dans plusieurs langues.
On a traversé des mers, vécu des tempêtes, rencontré des âmes belles.
On a grandi.
Mais parfois, j’ai grandi en oubliant de rester humaine.
En oubliant de rêver.
En oubliant que toi, tu es mon ancrage et mon envol.
Ma tendresse et ma force.
Aujourd’hui, j’aimerais te retrouver.
J’aimerais te dire : je suis prête.
Prête à redevenir amie avec l’élan, avec l’invisible, avec le rire gratuit.
Prête à t’écouter quand tu veux courir pieds nus ou sauter dans les vagues.
Reviens.
Reste.
Rappelle-moi comment on fait pour vivre avec le cœur ouvert,
même quand ça fait un peu peur.
Tu me manques.
Et je sais que tant que je te cherche, tu n’es jamais loin.
Inna