Il y a tant d’habitants en moi : mes émotions, mes sentiments, mes habitudes, mes intentions, mes désirs, mon ego, mes jugements, mes préjugés. Tous cherchent leur place, leur voix, leur raison d’être. Mais au-delà de leur tumulte, il existe un lieu où tout se repose, où tout se réconcilie : mon jardin sacré.
Là, mon âme règne en silence.
Là, fleurissent non seulement les roses délicates de mes rêves, mais aussi les herbes sauvages de mes ombres. Rien n’est rejeté, tout a droit d’exister. Chaque visiteur — une peur, une pensée, une mémoire, une joie — s’y transforme à jamais. Car ici ne règnent ni la perfection ni les illusions, mais la vie telle qu’elle est : fragile, abondante, indomptée.
Dans ce royaume intérieur, la reine est la Paix et le roi est l’Amour.
Chaque fois que je me perds dans mes incertitudes, que je cherche désespérément une résolution ou que je me sens incapable de choisir, je viens m’asseoir dans ce jardin. Alors, tout s’apaise. La réponse n’est jamais imposée : elle naît doucement, comme une fleur qui s’ouvre au soleil du matin.
Ce jardin n’est pas figé : il change avec mes saisons intérieures. Parfois il prend la forme d’une forêt profonde, parfois d’une plage infinie, parfois d’une cascade sauvage ou d’une jungle luxuriante. Soleil, pluie, neige… chaque décor reflète mes élans et mes hivers. Mais une chose demeure inébranlable : ici, l’harmonie et l’amour ne se fanent jamais.
Chaque aube, quand je médite et que j’écoute le monde s’éveiller, je sais que je suis là, au cœur de ce sanctuaire. Il me suffit de fermer les yeux, d’imaginer le sentier, et déjà je le retrouve. Toujours, tu me donnes la réponse.
Peut-être est-ce pour cela que j’aime tant le jardinage. Car en prenant soin de la nature, en cultivant les fruits de la terre, je sens que je prends aussi soin de toi, mon jardin intérieur. Et chaque fruit récolté à l’extérieur est le miroir des fruits mûrs que je cultive en moi : patience, courage, tendresse, émerveillement.
Merci, mon jardin sacré, d’exister en moi. Merci de fleurir, encore et encore, malgré mes tempêtes. Tu es mon refuge, ma vérité, mon éternelle floraison.
-Moi
Inna
