Ce matin, je me suis éveillée un peu lourde. Le temps change. L’air reste doux, le soleil persiste, mais les pluies deviennent plus fréquentes, et la nuit s’habille de fraîcheur pour annoncer l’arrivée de l’automne. C’est le moment d’ajuster mon rythme, de réchauffer mes repas, de m’offrir de petits automassages ayurvédiques, et surtout d’écouter ce qui, en moi, demande soin.
Alors j’ai pensé à toi, ma foi nue.
Non pas une foi religieuse, même si je respecte profondément le bouddhisme et toutes les autres traditions. Ce qui m’attire n’est pas tant la pratique des rituels que la sagesse qui s’y cache, la philosophie qui éclaire. Ma foi à moi, elle est ailleurs.
J’ai foi en la nature, en l’univers, en ce mouvement invisible qui relie tout.
J’ai foi dans le karma, dans la loi d’attraction.
Et plus que tout, j’ai foi dans mon corps et dans ses énergies.
Ce corps est un chef-d’œuvre. Chaque seconde, une infinité de processus se déroulent sans que j’aie à y penser. Rien que pour bouger mes orteils, combien d’actions précises, d’ajustements instantanés se déploient dans le silence ? Tout est orchestration parfaite, fragile et puissante à la fois. Mon corps ressemble à celui des autres, et pourtant il n’existe pas de copie, pas de double. Nous sommes semblables et uniques en même temps. Cette singularité m’émerveille.
Ma foi en l’univers lui ressemble. Les saisons se succèdent, les jours et les nuits se répondent, la pluie, le soleil, la neige se relayent. La naissance et la mort s’enchaînent comme un rythme éternel. Et pourtant, chaque instant est différent de tous les autres. Rien ne se répète vraiment. Chaque souffle est inédit.
Et puis il y a le karma.
Je crois profondément que l’énergie que nous semons nous revient tôt ou tard. Que mes gestes, mes pensées, mes choix, façonnent le fil de mon histoire. Que si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que mes actes passés m’y ont conduite. Et que déjà, mes actes d’aujourd’hui tissent l’avenir.
Ma foi nue, tu n’as pas besoin de temples ni d’icônes.
Tu es ma boussole invisible, ma confiance secrète.
Tu me rappelles que tout a un sens, que rien ne se perd, que la vie elle-même est la plus belle des prières.
-Moi
Inna
