
Mon cœur,
Je ne t’ai pas souvent écouté.
Je t’ai utilisé comme un moteur. Un outil. Une batterie.
Je t’ai demandé de tenir bon, de battre plus vite, de serrer les dents.
Mais je t’ai rarement demandé comment tu allais.
Aujourd’hui, je m’arrête.
Et je t’écris parce que je sens que tu es bien plus qu’un rythme.
Tu es un sanctuaire.
Tu es la mémoire de chaque regard que j’ai aimé.
Tu es le souffle retenu avant de dire “je t’aime”.
Tu es le frisson du premier chagrin, et la lumière du pardon.
Tu savais déjà.
Tu savais quand ce n’était pas le bon chemin.
Tu savais quand je me trahissais pour plaire.
Tu savais quand j’oubliais qui j’étais.
Et tu as continué, inlassablement, à battre pour moi.
À ton rythme.
Même quand je t’ai ignoré.
Même quand je t’ai poussé trop fort, trop vite.
Aujourd’hui, je veux marcher à ton pas.
Respirer avec toi.
Te rendre ta place de guide.
Tu n’es pas faible.
Tu es fort d’une douceur qu’aucune armure ne peut contenir.
Alors je te fais une promesse :
Désormais, je te consulterai avant toute décision.
Je te donnerai de la place dans mes silences.
Et je me souviendrai que tu es la première maison.
Celle qu’on porte en soi.
Merci d’avoir tenu.
Merci d’aimer encore.
Merci d’être vivant.
Inna



